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Une juste intensité pour des gains constants

Une juste intensité pour des gains constants

Comment atteindre un niveau de développement musculaire significatif tout en obtenant une condition physique qui valorise l’esthétique du corps dans son ensemble ? Notre ambassadeur Julien vous fait part de son expérience !

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Développer ses muscles constamment et durablement est une promesse aussi séduisante que la jeunesse éternelle mise en scène dans les publicités pour les produits cosmétiques. Or, le vieillissement du corps est inéluctable comme le développement musculaire est limité. Il est impossible de conserver l’apparence de ses 20 ans comme il est impossible de développer ses muscles indéfiniment.

Pour autant, comme il est possible de vieillir en bonne santé, c'est-à-dire capable physiquement et mentalement, il est possible de produire un développement musculaire durable et constant. Dans les deux cas, saisir les ambiguïtés que ces objectifs impliquent représente l’enjeu. En ce qui concerne le développement musculaire, cette ambiguïté concerne fondamentalement l’intensité de stimulation des muscles.

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L’une des clés du développement musculaire est l’intensité de stimulation des muscles. Sans une stimulation obligeant les muscles à devenir plus forts et surtout plus volumineux, aucune modification significative ne sera constatée. Comme pour les autres domaines liés à cet objectif, l’intensité confronte le pratiquant à une ambiguïté. S’il stimule exagérément ses muscles il risque la blessure mais s’il les stimule insuffisamment il ne constatera aucun changement. Ainsi, la modération est de mise pour une juste stimulation.

Cette approche permettant d’entrevoir un développement constant et durable sans blessures handicapantes ne peut pas se traduire par une quelconque prescription. Il est impossible d’affirmer qu’un certain volume d’entraînement ou une certaine intensité (capacité à faire un mouvement supplémentaire) garantit pour chaque pratiquant un tel développement. Il appartient ainsi à chacun d’en faire l’expérience. Trois repères peuvent pourtant guider chacun d’entre nous.

Le premier, global, est celui de la stimulation du muscle et non de son épuisement engageant une fatigue physiologique. Lorsque les pauses entre les séries deviennent nécessairement beaucoup plus longues, lorsque la congestion musculaire devient moindre ou lorsque la force chute brutalement, alors il est temps d’interrompre son entraînement. Il est même judicieux, par expérience, de prévenir ces signes de fatigue physiologiques pour assurer une stimulation pertinente.

Les deux suivants, plus spécifiques, concernent les douleurs articulaires et musculaires. Des douleurs articulaires récurrentes sont le signe d’une stimulation impertinente par la manipulation de charges trop importantes ou par la pratique de mouvements inadaptés à sa morphologie. Des douleurs musculaires très intenses dans les jours qui suivent l’entraînement sont également le signe d’une stimulation impertinente tant elle dépasse la capacité du corps à se régénérer. Ces deux sortes de douleurs engagent l’intégrité physique du pratiquant à l’opposé de l’intention initiale de développement musculaire.

Vous débutez en musculation ? Retrouvez nos astuces pour progresser en 3 leçons.

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Musculation : intensité pour des gains constants

La musculation : une affaire d'ambiguïtés

La musculation dans l’intention de modifier son corps est une pratique ambiguë :
soulever des charges lourdes sans se blesser, appliquer une technique irréprochable tout en sachant réaliser des repétitions trichées, manger en excès pour se développer sans accumuler trop de graisse sous cutanée, placer son corps en déficit calorique sans sacrifier la masse maigre acquise au prix de tant d’efforts… Bref, modifier son corps est une entreprise qui nécessite une dextérité d’équilibriste, surtout si l’un des objectifs est de progresser durablement.

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Une juste intensité pour des gains constants

L’intensité : la clé du progrès

Parmi toutes les ambiguïtés que le pratiquant doit prendre en compte, il y en a une qui a un statut particulier dans l’intention de progresser constamment et durablement : l’intensité.

Le corps ne se modifie que s’il y est obligé. Le corps est capable de prouesses physiques
comme de jeter un poids de plus de 7kg à plus de 23m. L’esprit en revanche, limite ces
performances pour protéger l’intégrité du corps par des pensées négatives avant l’effort du
type « ça va être trop difficile » ou pendant l’effort du type « c’est trop dur ».

L’intensité dont il est question est donc la capacité du pratiquant à faire ce que le corps peut faire en dépassant ce que l’esprit lui suggère. Il doit être capable de s’entraîner après 10h de travail en plein mois d’août plutôt que de se poser sur son canapé avec une bière bien fraîche parce que le corps est disposé à subir un entraînement qui va le faire se développer.

Il doit être capable de pousser son entraînement dans le sens du développement de son corps même quand l’esprit produit des pensées négatives intenses.

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L’intensité de la musculation à mi chemin de l’haltérophile et du marathonien

S’il suffisait d’adopter des habitudes qui permettent de dépasser les pensées négatives, le développement du corps par la musculation serait une activité plus évidente qu’elle ne l’est en réalité. L’intensité dont il est question est tout à fait spécifique et la symbolique de l’haltérophile et du marathonien permet d’en rendre compte.

Un haltérophile pousse avec ses bras pour jeter la barre au-dessus de sa tête mais ne développe pas musculairement des bras semblables à ceux qui en ont l’intention par la musculation. Un coureur de marathon quant à lui, active ses jambes pour courir mais ses jambes ne se développent pas musculairement pour autant. Ces exemples permettent de mettre en lumière 2 facteurs essentiels au développement musculaire : volume d’entraînement et intensité.

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musculation intensité pour des gains constants

Facteur n°1 du développement musculaire : le volume d’entraînement

Pour que le corps se développe, il doit être stimulé sur un temps sous tension suffisant.

Si les muscles sont sollicités sur un temps insuffisant ils ne se développent pas. Un maçon peut soulever un sac de 50kg toutes les 5min et aucun muscle de son corps ne va devenir plus volumineux.
Une séance de musculation va amener le pratiquant à soulever 1500 kg en 30 secondes
dès la première série effective (soulevé de terre de 150kg sur 10 répétitions) et son dos, ses
fessiers, ses trapèzes… vont devenir plus épais et plus denses.

Le facteur essentiel ici,c'est le volume de sollicitation du muscle. Sollicité de manière répété, il va se développer. Sollicité de manière ponctuelle, il ne se développera pas.
Le corps des haltérophiles est assez signifiant sur ce plan. Sollicitant leurs cuisses de manière plus récurrente et répétée que le haut de leur corps ils développent un physique disproportionné.

Ce constat empirique a donné lieu à des prescriptions du type : en dessous de 6 répétitions le pratiquant développe sa force, entre 8 et 12 répétitions il développe ses muscles et au-delà de 15 répétitions il améliore l’endurance musculaire.

Ces prescriptions n’ont qu’un intérêt très limité. Le muscle n’a aucune notion d’ordre social. Il ne connaît pas les nombres. Il ne connaît que la stimulation électrique envoyée par le cerveau pour se contracter. Personne ne peut donc donner une quelconque prescription concernant le volume que la personne devrait appliquer pour développer ses muscles.

La recherche appartient à chacun tant il est possible de contracter le muscle plus qualitativement avec un volume de 50 reps que ne le ferait une charge permettant de ne faire que 10 répétitions.

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Musculation intensité pour des gains constants

Facteur n°2 du développement musculaire : l’intensité de contraction

Le deuxième facteur essentiel au développement musculaire est l’intensité de contraction. Un coureur de marathon ne contracte pas ses muscles intensément. Il est ainsi capable de reproduire le même geste pendant des heures. Un haltérophile contracte ses muscles extrêmement intensément mais ne peut pas reproduire cette contraction. Le développement du corps par la musculation s’inscrit entre ces deux extrêmes. Par contraction et étirement successif, le muscle est mobilisé au point de devoir devenir plus fort et surtout plus volumineux. 

C’est le mouvement répété qui favorise ainsi son développement dans un temps court et surtout de manière intense. Pourquoi certaines femmes qui pratiquent la fameuse séance collective d’abdos fessiers n’obtiennent-elles que peu de résultats alors qu’elles pratiquent des mouvements répétés dans un temps relativement court ? Parce que l’intensité qu’elles mettent en oeuvre lors de ces séances est trop faible pour que le corps soit contraint de se densifier. Elles se sentent fatiguées, la séance a duré suffisamment longtemps pour que les hormones responsables des sensations de plaisir soient libérées. Elles se sentent donc bien, apaisées mais ne voient pas pour autant leurs abdominaux se durcir et leurs fessiers se densifier. 

L’intensité n’est tout simplement pas suffisante pour obtenir ces résultats, mais de quelle intensité s’agit-il ?

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L’entraînement, c’est la guerre !

En regardant les séances de Tom Platz, Dorian Yates ou Ed Corney dans la fameuse scène de squat avec Arnold Schwarzenegger, la réponse apparaît évidente : l’intensité est celle
d’un total échec musculaire. L’intensité qu’ils mettaient en oeuvre était telle qu’ils étaient incapables de faire un mouvement supplémentaire. Le muscle est alors agressé de sorte qu’il est obligé de devenir plus fort et plus volumineux pour se prémunir contre une nouvelle agression suivant en cela la logique de survie qui est la sienne. Toutes ces icônes du culturisme ont une approche guerrière de l’entraînement. Il s’agit d’avoir le courage de se donner entièrement à l’effort et accepter la peine physique et psychologique inhérente à un entraînement favorisant le développement des muscles. Pour y parvenir, un partenaire d’entraînement est utile pour mettre en oeuvre la rage que ces entraînements nécessitent.

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L’entraînement, c’est une stimulation

En regardant les séances de Milos Sarcev, Shawn Ray ou encore Phil Heath, la réponse devient moins évidente. L’intensité est alors pensée comme une stimulation nécessaire du muscle et non totale. Dans une célèbre vidéo de Battle for Olympia 1999, Milos Sarcev fait la démonstration de la différence entre développer une charge et contracter ses muscles. Développer une charge nécessite de contracter ses muscles mais aussi de mobiliser la biomécanique du mouvement et ses effets de levier. Contracter exclusivement les muscles exige en revanche une concentration extrême sur le muscle cible et uniquement sur ce muscle. Il s’agit donc d’avoir la lucidité de solliciter le muscle au point de provoquer son développement plus que d’avoir le courage de se confronter à des séances menant au vomissement et aux douleurs extrêmes. Il est à noter que ces culturistes s’entraînent tout seul la plupart du temps ou s’il s’entraînent avec un partenaire, ils ne s’encouragent pas mutuellement.

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L’intensité d’entraînement : les termes de l’ambiguïté

Quelle approche mettre en oeuvre ?

La première garantit certainement une densité musculaire sans commune mesure. Le muscle agressé de la sorte se densifie. Ainsi, mesdames, pour des fessiers denses une seule réponse : des squats lourds ! A long terme, les charges de plus en plus importantes n’agressent pas uniquement les muscles mais aussi les tendons et ligaments qui ne se régénèrent pas aussi rapidement que les muscles. Dorian Yates n’a pas mis fin à sa carrière par lassitude mais par blessures successives.

La seconde approche préserve des blessures tout en pratiquant des entraînements menés à l’échec musculaire garantissant une continuité de développement. A adopter exclusivement ce type d’entraînement la densité musculaire risque d’être insuffisante à une esthétique d’un corps dense et ferme.

Devenir dur mais se blesser ou se muscler mais apparaître « mou » est l’ambiguïté à laquelle se confrontent tous les pratiquants. Assurément, l’approche la plus pertinente est celle qui combine les deux pour un développement durable. Tel est le sens d’une juste intensité à l’entraînement. Mener ses séances à l’échec musculaire total est une exigence, un incontournable pour développer ses muscles mais pas au point d’en ressentir des douleurs constantes qui mènent à la blessure. A la question de comprendre comment cette blessure est survenue, il explique qu’en étant tout le temps courbaturé, un jour, ça se déchire tout simplement.

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Une juste intensité : une démarche personnelle

Appliquer une juste intensité est une démarche personnelle. Elle suppose une analyse individualisée des sensations provoquées par l’entraînement en s’appuyant sur quelques références partagées. Il est donc strictement inutile de rechercher un encouragement extérieur tant l’intensité à produire ne peut être déterminée que par le pratiquant lui-même. Chacun doit apprendre jusqu’où pousser chaque série pour qu’elles produisent le développement attendu.

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musculation intensité pour des gains constants

Être stimulé et non épuisé

Globalement, comme le disait Lee Haney (8 fois vainqueur de Mr Olympia) l’objectif
de l’entraînement n’est pas d’épuiser le muscle mais de le stimuler. Ainsi, le but recherché est
d’atteindre un niveau de stimulation qui oblige le muscle à se développer sans produire une
fatigue physiologique limitant son développement. Lors d’une séance, cet objectif se traduit
par des sensations spécifiques. Besoin de pauses beaucoup plus longues pour se sentir prêt à
faire une série supplémentaire, diminution importante de la force, afflux sanguin moins
important sont quelques uns des signes que la séance n’est plus productive pour stimuler la
croissance musculaire et qu’une fatigue physiologique commence à prendre le dessus.

Comment planifier ses cycles d'entraînement ? 

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musculation intensité pour des gains constants

Les signes d’une stimulation impertinente

Plus spécifiquement, l’intensité mise en oeuvre n’est pas pertinente lorsque les douleurs articulaires deviennent récurrentes voir handicapantes. Plusieurs remarques sont nécessaires sur ce point.

Parfois, la technique utilisée par le pratiquant le met en danger de blessure. Lorsque les charges utilisées deviennent l’enjeu dominant alors la technique se dégrade au point de balancer son corps d’avant en arrière sur les curl à la barre ou se pencher exagérément en avant sur les squats ou encore arrondir son dos sur les soulevés de terre. Ces mouvements trichés ont un certain intérêt de manière très ponctuelle pour dépasser certains pallier de force notamment mais pratiqués régulièrement comme fondement de son entraînement, ils provoquent assurément des douleurs voire des blessures.

Même avec une technique contrôlée, certains mouvements sont à proscrire selon la
morphologie du pratiquant.
Le développé épaule derrière la nuque ne convient pas à
tout le monde et peut entraîner des blessures certaines au niveau de l’acromioclaviculaire.
Le développé couché en touchant la poitrine avec la barre n’est pas judicieux pour certains. 

Chacun doit ainsi se poser la question de la pertinence des mouvements qu’il choisit en fonction de sa morphologie sans pour autant tomber dans un fatalisme. Il est en effet possible de progresser dans sa mobilité pour faire des squats efficaces, c'est-à-dire produisant un étirement et une contraction favorisant le développement musculaire des jambes.

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Il est assez recherché voire agréable de se sentir courbaturé après une séance. Certaines personnes se donnent ainsi pour objectif de ressentir ces courbatures qui sont pour elles le signe d’une séance pertinente. Il est vrai qu’il est difficile de savoir si la séance réalisée a été productive au regard des objectifs poursuivis tant il faut un nombre important de stimulations pour constater quelques résultats aussi minimes soient-ils. Pour autant, les courbatures ne sont pas la garantie du développement musculaire. Elles peuvent être le signe d’une agression tellement importante que le corps est dans l’incapacité de la gérer. Aucun développement musculaire ne résultera de cette stimulation trop intense. Ce que dit Ben Bergeron concernant l’amélioration du fitness des compétiteurs s’appliquent aussi dans le cadre de la musculation : un entraînement relativement intense. Il précise que lorsque vous ressentez des courbatures sur plusieurs jours c’est que vous êtes probablement aller trop loin dans l’intensité comme lorsque vous vous entraînez au point de vomir ou de vous sentir mal.

Personnellement, je nuancerai ce propos. Durablement, il est certain que cette intensité dépasse la capacité du corps à la gérer et le risque de blessure comme le risque de lassitude psychologique est grand. Par contre, ponctuellement, se défier de faire 300 fentes avec 30 kg sur le dos après avoir fait des squats lourds jusqu’à l’échec total suivis de reps pause de 20 secondes provoque un électrochoc qui relance le développement du corps et remobilise une force mentale utile dans les entraînements comme en dehors.

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Ainsi, attentif aux réponses de son corps à l’entraînement, le pratiquant ajustera la stimulation pour forcer le corps à se développer sans engager son intégrité physique et psychologique. Telle est l’ambiguïté d’une juste intensité pour un développement durable.

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Musculation Une juste intensité pour des gains constants

Julien

Ambassadeur musculation

Pratiquant depuis presque 30 ans, je suis psychosociologue, médiateur professionnel, formateur, consultant et coach. Je suis par ailleurs vendeur à Décathlon. Ma passion pour mon sport est tellement forte que je dis toujours que "travailler à Décathlon n’est pas un travail pour moi mais le prolongement de ce que j’aime faire".

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