La stratégie bulking / shredded en muscu, ça marche vraiment ?
La stratégie bulky / shredded consiste dans un premier temps à grossir le plus possible. L’idée sous jacente est que le muscle a besoin d’un nombre conséquent de calories pour se développer. En excédent calorique, le pratiquant verra son énergie augmentée et pourra par conséquent soulever plus lourd. Plus les charges utilisées augmentent, plus le développement musculaire est important dit-on dans cette perspective.
Dans un second temps, une fois cette phase achevée du point de vue du pratiquant, une seconde phase est engagée appelée shredded. Elle consiste à se débarrasser de l’excédent de graisse accumulée pendant la première phase pour faire apparaître les muscles, leurs séparations et reliefs.
Bien que largement partagée, cette stratégie apparaît plus que litigieuse.
Tout d’abord, la charge utilisée n’est pas le seul facteur de développement musculaire. Si tel était le cas, les haltérophiles notamment seraient les hommes et femmes les plus musclés. Le temps sous tension du muscle ou encore le placement du corps dans l’espace sont des facteurs essentiels à la stimulation nécessaire au développement musculaire.
Ensuite, se voir grossir pour ensuite maigrir fait non seulement mal à la tête mais aussi au corps. Il est difficile de poursuivre un objectif esthétique en passant par une phase contradictoire à cet objectif. Se voir gros, sans forme apparente, est difficile à vivre. Se voir ensuite mince, nageant dans les mêmes vêtements qui étaient serrés auparavant est également très difficile à vivre. Cette stratégie fait également mal au corps dans le sens où il l’oblige à dégrader un excès accumulé lors de la phase de prise de poids. Cet excès volontaire est composé de graisse mais aussi de muscle. Lorsque le corps est acculé à trouver des solutions à sa subsistance il va puiser dans ses réserves de graisse mais aussi de muscle. En somme, le corps se mange lui-même.
Enfin, la stratégie des compétiteurs apparaît impertinente pour ceux qui n’ont pas cet objectif. Les compétiteurs acceptent les désagréments du sport qu’ils pratiquent même quand il s’agit de vieillir prématurément en dégradant leur corps. Un choix apparaît alors : vivre ce sport de manière ingrate ou de manière épanouissante ? Tel est le sujet de la deuxième partie.